Date de publication : 31/10/2025
Par Marion Braida
Parfois il arrive que vous ayez un projet qui vous tient à cœur… et pourtant, vous ne passez pas à l’action. Vous repoussez, doutez, procrastinez. Au fond de vous, vous savez que quelque chose vous freine, sans trop comprendre pourquoi. Cela peut se produire de façon consciente ou inconsciente.
C’est ce que nous nommons plus communément « l’auto sabotage », ce mécanisme inconscient qui nous pousse à saboter nos propres réussites.
Cette difficulté est un état psychologique dans lequel le sentiment d’incompétence est très important, ainsi qu’une croyance que la réussite est impossible ou encore synonyme de danger.
Qu’est-ce que l’auto-sabotage ?
L’auto-sabotage, c’est un comportement autodestructeur inconscient. Il se manifeste quand on agit (ou n’agit pas) de manière à nuire à notre propre bien-être, à nos objectifs ou à notre épanouissement.
L’auto sabotage s’accompagne d’émotions désagréables comme le doute, la peur, ou encore la culpabilité.
Il arrive que ce mécanisme de défense soit tellement inconscient que la personne qui le met en place ne se rende pas compte de l’impact de ses comportements et des émotions qui sont générées (parfois même, les émotions ne sont pas exploitables car l’acte habituel vient stabiliser le processus, c’est en ce sens qu’il est considéré comme mécanisme de défense ).
On le retrouve dans plusieurs domaines :
• Au travail (exemple: procrastiner avant un entretien important).
• Dans les relations (ex: fuir une relation saine pour retourner vers une personne toxique).
• Dans la sphère de la santé (ex: arrêter un programme de remise en forme juste avant les résultats).
C’est souvent subtil, mais l’analyse permet de le mettre en lumière.
En voici deux exemples:
Manon aurait très envie de faire le métier d’architecte d’intérieur, mais elle ne croit pas en certaines de ses compétences et capacité de réussir. Pour son examen de fin d’étude, elle procrastine, elle repousse le moment: ce comportement lui évite durant un temps de se retrouver face à ses sordides croyances d’incapacités (Manon s’auto-sabote au risque de rater son examen! Si elle ratait, cela renforcerait ses fausses croyances.)
Julien a un rendez-vous avec une personne qu’il apprécie beaucoup, et pour cause, cela pourrait le mener à une relation amoureuse. Pourtant, ses peurs de ne pas plaire le bloque dans ses comportements: il ne répond pas vraiment aux messages de la personne, semble parfois distant avec elle, et le jour J il ne se met pas en valeur. (Julien craint qu’un jugement négatif sur lui soit imposé par la personne avec qui il échange, alors il anticipe de façon inconsciente pour se protéger. Ces comportements risqueraient de mener à la fin de la relation, qui venait juste de débuter !)
Et alors si il arrive que l’on s’auto-sabote, on peut se se demander pourquoi ce mécanisme est mis en place?
-> Les exemples qui suivent sont une liste non exhaustive qui permet seulement de donner des idées, des pistes de travail pour votre développement personnel
Une estime de soi trop faible et négative.
Quand on ne se sent pas “assez bien”, on pense inconsciemment ne pas mériter le succès ou le bonheur. Alors on s’auto-punît en sabotant nos efforts.
Des croyances sont cachées derrière ce comportement. Si l’auto sabotage est présent c’est bien qu’il y a un bénéfice secondaire positif encore plus important qui répond à cette demande.
La peur de réussir (ce que cela engendre)
Le succès implique du changement, des responsabilités, peut-être du jugement. Parfois, il est plus confortable d’échouer.
Il est probable ici qu’un conflit d’ordre systèmique et/ou transgénérationnel soit une injonction à votre capacité ou non de réussir.
Des schémas familiaux importants ou des traumatismes
Comme dit juste avant, le système familial dans lequel nous évoluons nous offre à des croyances et favorise certaines de nos actions.
Nos comportements viennent souvent de nos premières expériences de vie.
Par ex: si on a appris que le bonheur est instable ou risqué, on peut inconsciemment chercher à le fuir.
-> Dans l’exemple cité ici, nous soulevons la notion d’attachement du développement de l’enfant. Il est consciencieux de démarrer cette analyse par la compréhension de son propre fonctionnement.
L’auto-sabotage comme protection
C’est paradoxal, mais s’auto-saboter peut être une stratégie de survie (= si j’échoue par moi-même, au moins je contrôle la chute). Comme dit plus haut dans cet article, si il y a mécanisme de défense c’est que le cerveau pense qu’il y a danger. Ce « danger » ci n’est pas visible, ce qui va empêcher donc la souffrance c’est probablement l’échec.
Des croyances sur l’après-réussite
Les étapes de réussite du quotidien (couple, permis, examen) nécessitent un avant et un après. Votre vie se réadapte en fonction de vos nouvelles acquisitions ou nouvelles permissibilités (ici d’ordre conscientes seulement ).
Il est probable que chez certaines personnes le « tout ce qui vient après » soit une source d’anxiété intense, ce qui au préalable empêche d’avancer.
Dans ce dispositif d’avancement, il y a un passage de deuil important à considérer. Passer à une nouvelle étape, c’est clôturer l’ancienne.
Comment reconnaître ses propres schémas d’auto-sabotage ?
Voici quelques signes révélateurs :
• Vous commencez des projets, mais vous ne les finissez jamais.
• Vous fuyez les compliments ou minimisez vos réussites.
• Vous vous entourez de personnes qui ne vous respectent pas.
• Vous procrastinez dès que quelque chose devient sérieux.
• Vous vous parlez très durement à vous-même.
Cesser de s'empêcher:
Prenez conscience de vos schémas
Travaillez sur la connaissance de soi pour influencer l’estime de soi
Mettez en place des micro-actions réalisables
Si cela cause des souffrances dans votre quotidien, vous pouvez penser à un engagement en psychothérapie centrée sur de l’analyse et des outils qui ont fait leurs preuves (comme l’art-thérapie, les thérapies comportementales et cognitives, l’hypnose).
L’auto-sabotage n’est pas une fatalité. C’est souvent un cri intérieur, une manière de dire “j’ai peur”. Mais vous pouvez apprendre à écouter cette peur… sans la laisser prendre le contrôle de vos comportements.
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