Comment se détacher émotionnellement?

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Comment se détacher émotionnellement?

Date de publication : 21/06/2025
Par Marion Braida

Quand une situation nous embarrasse, nous tentons trop souvent de la contrôler pour qu’elle ne nous fasse plus souffrir.
Lorsque nous tenons à un objet, à une relation, à un travail, nous avons tendance à optimiser nos actions pour que cela dure, et donc de contrôler nos actes.

Il n’y a pas d’inconvénients à ajuster des actions pour acquérir ou conserver, seulement si cela est écologique pour vous et respecte vos intérêts, tout en gardant un oeil sur vos besoins et votre état global (émotionnel, physique, mental)…

Ce qui est souffrance, c’est la place que cela prend, c’est l’énergie que cela consomme et les attentes trop importantes qui sont générées.

Le problème de ces situations qui nous dépassent, n’est pas tant les conflits mais plutôt la façon dont ils peuvent devenir obsessionnels et nous préoccuper.


Le détachement émotionnel volontaire permettrait de voir les situations sous un autre angle, sans que nos émotions abîment les interactions sociales, la façon dont on interagit avec notre monde environnant.

→ Cela n’a rien à voir avec la notion de réalité car chaque individu voit le monde à travers lui, son historicité, ses projections et ses attentes.

Cette notion de détachement nécessite d’apprendre le lâcher-prise et permet d’éviter que les autres ou les situations ne puissent nous dominer.
Bien trop souvent, nous sommes tentés de combler des carences émotionnelles par le biais de nos relations aux autres et aux choses; ce qui fait qu’en finalité, l’intention portée sur l’autre, l’objet ou la situation n’égale pas le résultat. Les risques sont bien connus: des relations qui s’intoxiquent, des conflits d’interêts pour les objets convoités…

Le détachement émotionnel est une pratique intéressante puisque qu’elle tiendrait nos relations à une distance adéquate pour que nos désirs, besoins et objectifs soient portés sur nous, et uniquement nous.

L’idée de cette distanciation suppose de prendre suffisamment de recul sur les situations pour revoir notre façon de penser ou d’aborder les sujets d’une différente manière, sans tenter de les dominer ou de se les approprier.

→ L’attachement est motivé par une insécurité liée à la perte, tandis que le détachement nous rapproche de nos atouts, nos potentiels, nos ressources ( accorder confiance à ses potentiels).
Lâcher prise c’est se rapprocher de soi en écoutant ses besoins et en se délimitant.

Toutefois, nous observons deux principales formes de détachements;

‣ Le détachement temporaire et volontaire: utilisé pour faire face à des situations désagréables/ difficiles à court terme, ce qui permet une stabilisation émotionnelle plus aisée. Cette forme de détachement peut s’opérer sur le plan personnel et professionnel.

‣ Le détachement chronique et involontaire: celui ci pourrait être un des symptômes de troubles comme la dépression, trouble de la personnalité évitante, burn out, ou le TSPT (trouble du stress post traumatique).

Restez attentifs à vos comportements sociaux et n’hésitez pas à solliciter l’avis d’un professionnel de la santé mentale.

Pour en revenir au détachement conscient et dirigé;

N’avez-vous pas remarqué que le simple fait de ne pas porter d’importance à une chose vous empêche d’avoir peur de la perdre ?

Le détachement n’est donc pas que vous ne devez rien posséder, mais plutôt que rien ne doit vous posséder vous.

Etre attaché à quelque chose c’est ne pas être libre de s’en défaire, ce qui nous obligerait à contrôler pour éviter de perdre, qui est donc une souffrance. Sauf que, contrôler la chose en question par peur de la perdre, c’est déjà une souffrance.
Dans nos relations aux autres, le détachement ne signifie pas d’être indifférent, mais de supposer l’autre dans sa qualité d’être sans dépendance.


Le détachement émotionnel ne s’apprend pas du jour au lendemain mais s’intègre par habitude.


Voici quelques exercices pour s’initier au détachement:

‣ Se recentrer sur sa propre vie. Il n’est pas nécessaire de vouloir fusionner avec une autre personne (relation de couple par exemple) pour avoir une place dans sa vie. Par contre, cet autre a aussi besoin que vous vous fassiez de la place dans votre propre vie pour qu’il y trouve la sienne.
Pour favoriser le détachement, la solitude est un très bon exercice parce qu’il nécessite de vous auto-suffire.
‣ Comprendre, grâce à la prise de recul notamment, que les autres risquent d’échouer à nos attentes car elles ne peuvent pas être comblées ni réatribuées à votre entourage. Une personne ne pourra pas répondre à votre besoin d’appartenance toute sa vie au même titre que certains objets que vous possédez aujourd'hui appartiendront à d’autres demain.
Des exercices de pleine conscience peuvent vous accompagner.
D’autres formes d’exploitation sensorielles aident au détachement, comme le coping mécanisme (stratégie d’adaptation sensorielle), la pratique de l’hypnose, de la sophrologie, du snoezelen …

© cottonbro studio

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