Date de publication : 23/06/2025
Par Marion Braida
Il y a des événements, qui viennent de l’extérieur ou émanent de soi-même, capables de provoquer de véritables tsunamis émotionnels. Ce que l’on appelle le « choc » dans ces moments-là, c’est le conflit brutal entre l’intensité de l’information reçue, souvent soudaine, incompréhensible, incontrôlable, et la faiblesse, voire l’absence, des ressources internes disponibles pour y faire face.
Ces chocs émotionnels peuvent survenir à n’importe quel moment de l’existence, depuis la vie fœtale jusqu’à l’âge adulte. Ils sont imprévisibles, souvent incompréhensibles, et peuvent renforcer notre vulnérabilité, fragiliser notre rapport au monde et à nous-mêmes. Le cerveau, dépassé par l’intensité de ce qu’il perçoit et ressent, peut alors entrer dans un état de sidération, partielle ou totale, pour se protéger. Cette sidération est une tentative du système nerveux de court-circuiter la surcharge émotionnelle, mais elle peut aussi laisser une trace durable.
Quand le choc devient traumatisme
Lorsque le choc émotionnel ne parvient pas à être géré par le système psychique et corporel, il peut laisser ce que l’on appelle une empreinte traumatique. On parle alors de psychotraumatisme. Celui-ci se manifeste par :
• Une impossibilité à retrouver un équilibre émotionnel stable ;
• L’apparition de symptômes persistants : flashbacks, cauchemars, hypervigilance, comportements d’évitement, épisodes dissociatifs, détresse émotionnelle durable, etc. ;
• Une altération du fonctionnement quotidien (social, professionnel, relationnel) ;
Lorsque ces symptômes perdurent au-delà d’un mois, on parle de trouble de stress post-traumatique (TSPT). Ce diagnostic implique que l’événement initial a laissé une trace profonde, comme une fracture invisible qui ne se referme pas spontanément.
Je vous invite à lire l’article dédié au Trouble du stress post traumatique: souffrez-vous d’un trouble de stress post-trammatique (TSPT),
La thérapie : un espace pour réparer
Il existe des moyens de traiter ces blessures psychiques. La thérapie offre un espace sécurisé, dans lequel il devient possible de revenir sur l’événement, de recontacter l’émotion dans un cadre contenant, et de réactiver les capacités d’intégration du cerveau. Il y a divers aspects de la psychothérapie qui permettent de retravailler sur la mémoire traumatique et le choc émotionnel. Parmi eux, nous retrouvons le point crucial qu’est l’alliance thérapeutique; on peut rejouer le schéma et explorer ses blessure que dans une relation contenante et sécure avec son thérapeute.
Plusieurs approches thérapeutiques se veulent intéressantes dans le travail du psychotraumatisme, toujours est-il qu’il vous faudra tester la ou les méthodes pour savoir ce qui vous correspond :
➤ La thérapie EMDR
Elle permet de retraiter l’information bloquée dans le système nerveux via des stimulations bilatérales alternées (mouvements oculaires, sons, tapotements). L’objectif est de désensibiliser la charge émotionnelle liée au souvenir et d’en restructurer la perception.
➤ L’hypnose thérapeutique
L’hypnose permet un accès modifié à la conscience, facilitant la reconnexion au corps et à l’émotion. Elle peut offrir un terrain favorable à la transformation de la mémoire traumatique.
➤ L’art-thérapie
Elle agit là où la parole ne suffit pas: en mobilisant l’hémisphère droit du cerveau (siège des émotions/ sensations / créativité), elle permet d’accéder à des ressources et offre la mise à distance avec la représentation symbolique du choc émotionnel.
La guérison : un processus, pas une ligne droite
Le traitement du choc émotionnel n’est pas linéaire. Il se fait par étapes, au rythme de la personne, en respectant ses mécanismes de défense.
Reconnaître que l’on a vécu un événement traumatique, accepter d’être accompagné, et se donner le temps d’un chemin de reconstruction.
Chaque traumatisme est unique, chaque histoire personnelle est singulière. C’est pourquoi la thérapie ne propose pas de solution toute faite, mais un accompagnement personnalisé, basé sur la sécurité, l’écoute, et la bienveillance.
Il est aussi important de s’offrir le droit de choisir, l’outil qui vous convient le mieux, le thérapeute avec qui vous vous sentez bien.
C’est déjà un acte de courage que de consulter, c’est cet acte qui vous ouvre les portes vers la résilience.
©Luis Dalvan
